Au moment où les débats sur l’entreprise à mission, la raison d’être, fleurissent comme le muguet au mois de mai, je suis stupéfait de constater que notre monde mutualiste est muet sur la « réinvention » de ses propres valeurs.

La proximité se résume à la création de directions régionales ici ou là, de tentatives de faire vivre des communautés virtuelles. La démocratie s’accroche à la seule vertu de l’élection des CA faisant totalement l’impasse sur les débats de fond qui agitent, par ailleurs, nos démocraties représentatives. L’engagement dans les référentiels de vertu externes (ESG, ISR …) est délégué à des spécialistes internes et contrôlé par des auditeurs externes.

La non-lucrativité n’a jamais donné lieu à une réflexion collective sur des KPI’s (ça c’est pour faire mainstream managérial) spécifiquement mutualistes (taux de redistribution aux adhérents, etc.). 

Quant à la solidarité, elle est externalisée dans des fondations, des investissements à impact, mais elle n’irrigue plus notre relation aux adhérents (sauf sous la forme d’action sociale réparatrice). Pourtant, de belles et nombreuses initiatives fleurissent sur chacun de ces champs, mais elles restent en périphérie de notre « core business » et donc ne l’éclairent pas, ne l’entraînent pas.

par Christian Oyarbide.

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