Il y a quelques temps déjà, j’ai posé cette idée que la solidarité mutualiste s’exprimerait dans la proximité avec l’adhérent, définie comme « une attention singulière (singularité du lien mutualiste par opposition au lien contractuel d’assurance) à la singularité de l’autre » (singularité de ses difficultés personnelles).

Attention singulière à la singularité de l’autre.

A l’aune de cette définition, il est évident, comme nous l’avons vu dans les posts précédents, que la mutualisation assurantielle par nature « inhumaine » ne peut pas constituer l’un des fondements ontologiques de la solidarité mutualiste. Elle en serait même l’exact opposé.

De la même façon, les « processisations » induites par les régulations de toutes natures (prudentielles, RSE, consuméristes) en sont également l’exact opposé.     

Enfin le consumérisme individualiste qui réduit la sociabilité aux échanges marchands percute également frontalement ma définition de la proximité mutualiste.

Face à ces courants puissants, la solidarité mutualiste a-t-elle un avenir ?  

Comme je suis un incorrigible optimiste, je répondrai « oui ».

Sous deux conditions :

–          Retravailler la proximité réelle et singulière avec nos adhérents.

–          Et faire l’effort intense de réencastrer solidarité, proximité, engagement dans nos « métiers ».

Cet effort est volonté. Volonté d’attention à l’autre. Volonté de lui être singulièrement utile.

La bonne nouvelle mutualiste c’est que la volonté de solidarité, dans un monde en perte de liens sociaux, « vaut » bien plus que la finance, la régulation, la compétition et qu’il n’est pas besoin d’être gros, grand ou riche pour la cultiver. L’autre bonne nouvelle c’est que les espaces, les horizons d’incarnation de cette volonté sont infinis.

Nous avons choisi chez Mutlog depuis des années, accéléré depuis quelques temps, d’explorer ces territoires mutualistes, mais nous ne sommes qu’au début d’un chemin sans fin.

Je ne vais pas ici détailler ce que nous avons entrepris, les innombrables questions que nous nous posons encore, les insolubles tensions que nous mettons en lumière, mais je suis tout disposé à écouter, dialoguer, débattre avec tous ceux qui partagent les mêmes envies :

–          De questionnements

–          De débats

–          D’actions.      

Et parfois je me demande si, dans le mouvement mutualiste, ce ne sont pas envies qui nous font défaut pour incarner les valeurs dont nous nous réclamons.

Par Christian Oyarbide, Vice-Président de MLS, Président de MUTLOG

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