Article extrait de la rubrique « Les trois mots de Dominique Seux » publié le 24 avril 2024 par Les Echos.
LES PROPOSITIONS DES ACTEURS SOCIAUX au gouvernement pour réaliser des économies ne sont pas si fréquentes, c’est la raison pour laquelle je relaie celle-ci dont j’ai eu vent.
L’importante mutuelle des fonctionnaires MGEN lui suggère de reporter la généralisation de la couverture santé cofinancée au moins à 50 % par les employeurs de la fonction publique, normalement prévue le 1er janvier prochain. Un sujet affreusement technique et rébarbatif ? Pas du tout ! Il s’agit de savoir comment s’organise la prise en charge des dépenses de santé des millions de fonctionnaires. Aujourd’hui, chacun d’entre eux passe un contrat individuel avec une mutuelle (par exemple, la MGEN domine à l’Education, Uneo à la Défense, etc.) A ses frais. Deux ministres de la fonction publique, Amélie de Montchalin, puis Stanilas Guérini, ont fait voter une réforme avec une prise en charge budgétaire… mais aussi une mise en concurrence. C’est ainsi la start-up Alan, qui a gagné le marché des collaborateurs des députés à l’Assemblée nationale ! « Le plus logique serait de reporter à 2026 ce vaste chantier » plaide Fabrice Heyriès, directeur général de la MGEN. A suivre…
Le DG de la MGEN ne manque pas d’air : au prétexte de faire faire des économies à l’Etat, il propose de reporter une réforme qui ferait gagner du pouvoir d’achat aux fonctionnaires… Le monde à l’envers !
Après, on parle d’ESS, de solidarité, mais comment peut-on imaginer que la mutualité reste compréhensible ? Défendre sa boutique, c’est important, mais encore faut-il le faire en respectant quelques principes et avec un peu de jugeote.