Article extrait de la rubrique « Les trois mots de Dominique Seux », publié le 24 avril 2024 par Les Echos.
LE LANCEMENT PAR LAURENT BERGER, ce mercredi, de l’Institut mutualiste pour l’environnement et la solidarité a réveillé chez une (petite) partie de la gauche le fol espoir qu’il soit son héros social-démocrate en 2027…
S’il récuse toute ambition politique (à mon avis sincèrement), l’ancien patron de la CFDT, recasé au Crédit Mutuel, a renoué un instant avec les sunlights, ce qui lui avait si bien réussi pendant son mandat achevé en juin dernier. Brièvement ? On verra. L’ennuyeux pour son ex-syndicat est que, par contraste, sa successeure n’attire pas autant la lumière. Marylise Léon est à la tête du premier syndicat de France, mais c’est Sophie Binet (CGT) que l’on voit partout et qui donne l’impression de diriger le mouvement syndical. Ces derniers jours, la leader cédétiste en a tiré une conclusion : il faut durcir le ton de plusieurs crans vis-à-vis du gouvernement. Une énième raison qui suscite l’inquiétude sur la façon dont va se dérouler la fin de ce quinquennat.
L’institut mutualiste pour l’environnement et la solidarité ? Avec, à sa tête, Laurent Berger, doté de moyens considérables par le Crédit Mutuel, on ne peut pas rester indifférent.
Ceci dit, on attend de voir : « Le pacte pour le pouvoir de vivre » lancé il y a maintenant 5 ans par une coordination de 60 organisations dans laquelle on retrouve les mêmes acteurs, n’a pas produit grand chose, sinon quelques débats, coordinations, ici ou là, lorsque des militants de la CFDT étaient un peu plus actifs.
Faire de l’ESS une perspective politique est probablement LA solution, mais encore faut-il qu’il s’agisse d’une ESS de transformation, voire de combat. Et là, on voit mal comment il pourrait en être ainsi. On peut toujours rêver, et s’occuper… et le Crédit Mutuel fait beaucoup, beaucoup, beaucoup de bénéfices ! Étrange, quand même!