Les complémentaires sont vent debout contre le projet de budget de la Sécurité Sociale et on peut les comprendre.
La surtaxe d’un milliard devrait être alourdie de 100 millions supplémentaires pour contribuer au financement de la suspension de la réforme des retraites.
Cette surtaxe qui sera nécessairement acquittée par les adhérents s’ajoutera aux différentes mesures concernant notamment l’alourdissement des franchises médicales.
La taxation des complémentaires est devenue une habitude depuis l’instauration de l’ANI et des contrats responsables pour atteindre avec cette mesure plus de 16% des cotisations.
C’est la taxe la plus injuste qui soit puisqu’elle porte sur une dépense contrainte et à laquelle les personnes âgées et les familles qui contribuent le plus, les salariés étant relativement mieux lotis car ils bénéficient des contrats collectifs.
La question que l’on peut se poser est de savoir quelle peut être la réaction des complémentaires à de telles mesures qui se répètent maintenant régulièrement ?
Protester bien sûr, mais comment agir pour que les complémentaires ne soient pas jugées soit impuissantes, soit complices de ce transfert de charges sur les adhérents.
Une anecdote personnelle : la semaine dernière, j’ai reçu un appel téléphonique de mon opticien pour m’informer que je n’avais pas consommé la totalité du forfait optique de ma mutuelle, que je pouvais commander gratuitement des lentilles de contact, commander une nouvelle paire de lunettes et que, naturellement, la deuxième paire serait gratuite…
Une re-mobilisation des adhérents, notamment mutualistes, ne sera possible que si les complémentaires, les mutuelles engagent une bataille visible contre l’évolution consumériste du système de santé.
Elles ne pourront redevenir crédibles d’un point de vue politique que si elles font mouvement.
Protester, bien sûr, informer, mobiliser, mais aussi agir sur les dépenses qui sont principalement financées par les cotisations des mutualistes : agir par exemple contre les dépassements d’honoraires qui explosent, contre la surconsommation dans l’optique et l’audio prothèse, contre les pratiques abusives dans le dentaire…
Cela ne fera pas tout, cela ne remplacera pas les réformes de l’organisation du système de santé et du système de protection sociale auxquelles le pays n’échappera pas, et sur lesquelles ill conviendrait de s’exprimer, mais ce serait déjà un début.
Au moment où l’UNOCAM change de Président, c’est ue question qu’il faudrait peut-être se poser.