Le réassureur Denis Kessler fait de « l’aversion des populations aux risques » le signal de l’avènement de « l’ère de la vulnérabilité » et justifie ainsi la création d’une assurance pandémie, dont il sera, à n’en pas douter, un des réassureurs. Business is business !
Le philosophe Etienne Balibar lui répond : « ce que la « question virale » a de plus frappant, c’est bien sûr les souffrances dont elles s’accompagnent, mais aussi l’urgence qu’elle confère au problème de l’immunité qui traverse toutes les barrières nationales ou sociales.
Mais il y a un autre recoupement : c’est la vulnérabilité différentielle de nos sociétés à la pandémie. Nous ne sommes égaux ni devant le risque, ni devant les mesures prises pour le conjurer. Les inégalités, dramatiquement accentuées, se transforment en différences anthropologiques, c’est-à-dire en clivages à l’intérieur de l’espèce humaine » . No comment !
Ou plutôt si :
La financiarisation de la « vulnérabilité », avec à la clé, l’augmentation des inégalités. En toute compassion, naturellement. C’est ça leur prochaine frontière !
Par Jean Sammut.